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Le Blog des mathématiques concrètes.
14 février 2019

Intelligence artificielle. Reflexion 1.

yos

J'ouvre ici une nouvelle rubrique sur le thème très actuel de l'Intelligence artificielle. Ce thème ne semble pourtant  pas à première vue en connexion directe avec l'objectif premier de ce blog ( faire des mathématiques concrètes). 

Mais si on y réfléchit bien, la résolution d'un problème de mathématiques concrètes peut souvent donner immédiatement de quoi nourrir ce qu'on appelle de l'intelligence artificielle. Si je prends par exemple le dernier problème proposé dans le blog, celui du lanceur de javelot, sa solution peut permettre de programmer un simulateur de lancers de javelot où elle interviendra pour optimiser le lanceur: ne serait-ce qu'en l'obligeant à effectuer le lancer dans l'axe de l'aire de lancement. 

Un autre exemple, bien plus général et bien moins tiré par les cheveux: A chaque fois qu'on modélise mathématiquement un phénomène mécanique, climatologique, économique, etc..., qu'obtient-on? Un outil qui peut être intégré en intelligence artificielle pour prévoir ce qui va se passer sur le plan mécanique, climatologique, économique, etc... pour le phénomène étudié.

Donc il me parait assez opportun de traiter ce thème dans ce blog. Et puis après tout, j'y fais ce que je veux!

Je le ferai donc régulièrement, au fur et à mesure de ma reflexion sur ce domaine et j'espère en interactions avec les lecteurs du blog qui voudront bien s'exprimer là-dessus.

 Dans cette première réflexion sur la question de l'intelligence artificielle, je partirai de quelques propos sur la question du chercheur Yoshua Bengio. Ils sont extraits d'un article du Point de la semaine dernière. Les voici:

"Le chercheur Yoshua Bengio, dont les ouvrages sont cités par le mathématicien français Cédric Villani, l’entrepreneur visionnaire Elon Musk ou encore le numéro un de Microsoft, Satya Nadella, a davantage des allures de l’« Oncle » de Jacques Tati que de premier de la classe. Une fois son sac en bandoulière, le quinquagénaire à l’air taquin plonge son regard gris dans le vôtre. Avant de déclarer le plus naturellement du monde : « Aucun trait humain, de l’émotion à l’humour en passant par la conscience, n’est, en soi, interdit aux machines. » Clignement des yeux. « Comme notre cerveau est une machine, très complexe certes, je ne vois pas pourquoi on n’arriverait pas à construire des machines aussi intelligentes que nous. »Combien de temps cela prendra-t-il ? « Impossible à dire aujourd’hui. Cela peut prendre des jours, des années comme des siècles », explique ce grand marcheur."

 Il se plante royalement, ce Yoshua. Aussi elaboré que soit le robot, il restera une machine, uniquement une machine. Même si par exemple il "pleure" s'il n'a pas sa ration quotidienne de boulons ou de programmes, ou s'il "a la haine" en constatant qu'un autre robot s'en prend à sa propriété privée (pour stocker en toute quiétude ses mega-mega-mega-octets de mémoire) qu'il a durement gagné à la chaleur de son unité centrale, il n'en reste pas moins une vulgaire machine comme l'était la "pascaline" du penseur "effroyable" (d'après Chateaubriand) que fut Blaise Pascal. Le robot simule, ne fait que simuler, aussi sophistiqué soit-il. Exactement de la même manière que la fonction "Random" d'une calculatrice ou d'un tableur simule le hasard : en fait elle donne l'illusion du hasard, mais il y a un programme parfaitement déterministe et determinant derrière.

Le fait qu'un robot puisse dans l'avenir simuler à la perfection l'humain n'empêchera pas qu'il y a un gouffre entre lui et l'humain qu'il simule: celui de la simulation. L'homme ne simule pas, il vit. Le robot ne vit pas, il simule.

Ce gouffre me paraît irréductible et il me parait aussi vain que démentiel de vouloir le combler.

Enfin, un peu de bon sens: même si par exemple il est programmé pour avoir envie de bronzer l'été sur les plages ensoleillées, s'il est programmé pour ne pas péter en réunion publique, pour désirer aller voir le dernier film ou spectacle lui permettant d'affiner sa culture, pour en réaliser lui-même, etc..., il restera toujours une infinité de choses que l'homme fait et que lui ne fait pas: parce qu'il n'y a pas été programmé et parce que lui-même n'a aucune raison de se l'auto-programmer.

On oubliera, il oubliera toujours des tas de choses. Par exemple se rendre sensible à une poésie, être capable de prier, de philosopher, pouvoir se sacrifier pour les autres, avoir ses petites manies, vouloir faire une ballade en montagne, emmerder la marée-chaussée, etc, etc...

Aussi sophistiqué soit-il, il ne restera qu'une vulgaire machine, dénuée de toute humanité. Et même de toute animalité.

Et je trouve cela très bien!

 

 

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